Etampes en commun

Nous voulons la paix, donc nous voulons la justice

Suite au décès de Nahel et aux violences qui ont frappé notre ville ces derniers jours, retrouvez la réaction de notre groupe

Hier, avant-hier, Étampes a été le théâtre de nombreuses dégradations. Un commerce a été pillé, un abribus et des poubelles ont été dégradés, des voitures ont été brûlées. De nombreuses villes à travers la France ont connu, malheureusement, des situations similaires.
Deux jours durant, les agents du service public étaient dans l’oeil du cyclone, mobilisés pour contenir les incendies et les violences. Nous saluons leur engagement, leur dévouement, les risques qu’ils prennent, pour contenir ces situations de violence. Nous adressons aux familles qui ont vu leur voiture partir en fumée, aux commerçants qui ont vu leur bien spolié, tout notre soutien et notre solidarité.
Ce soutien, cette compassion, nous vous les avons exprimés de vive voix, en venant à votre rencontre, dans les quartiers, dans les locaux de la police municipale. Nous entendons vos cris d’alerte, qui nous viennent tant des habitants que des services mobilisés en première ligne.
Cette situation, vous ne l’avez pas choisie. Pour la résoudre, il faut la coin prendre. Partout, de la tristesse, de l’indignation, de la colère se sont exprimés, légitimement, pacifiquement. Lequel, laquelle d’entre nous n’a pas été indigné en visionnant les images de Nahel, un enfant qui disparait si injustement, frappé de la balle d’un policier pour un simple refus d’obtempérer ?
Aujourd’hui, justice doit être rendue, pour Nahel, pour sa famille, pour vous toutes et tous.
Rendre justice, c’est demander à ce que l’auteur de cette violence aujourd’hui inculpé pour homicide volontaire, soit jugé avec célérité.
Rendre justice, c’est former un corps d’inspection réellement indépendant, c’est généraliser les caméras piétons et les récépissés de contrôle d’identité, c’est repenser le schéma du maintien de l’ordre, c’est abroger la loi du 28 février 2017 qui facilite l’usage d’armes à feu en cas de refus d’obtempérer. C’est trouver une sortie par le haut, politique, à ce climat de tension.
Rendre justice, c’est engager, enfin, le débat pour réformer une police que nous voulons totalement fidèle à l’article 12 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen ; une police « instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée ».
Mais rendre justice, c’est aussi protéger et indemniser ceux dont les biens, dont les commerces sont injustement pris pour cibles. Nos biens personnels sont parfois le travail d’une vie. Nos services publics sont le patrimoine de ceux qui n’en ont pas. Collectivement, même dans la colère, même dans l’indignation, faisons le choix de les protéger. Nous mobiliser pour la justice, bien sûr. Lutter pour la fraternité, toujours. Mais agir pour la paix, surtout, avec dignité et retenue.
C’est au nom de ces principes cardinaux, de paix, de justice et de fraternité, que nous appelons à la raison. Brûler quelques voitures, saboter nos propres structures, ne résoudra rien. Pleurons Nahel, chérissons sa mémoire, et agissons, ensemble, pour que plus jamais un enfant ne disparaisse si injustement.
Vous savez que vous pouvez compter sur notre engagement, nous savons que nous pouvons compter sur le vôtre, au service d’Étampes et des Étampois, au service de la paix, de la justice et de la fraternité.

Etampes En Commun

Nos tribunes