Etampes En CommunÉtampes perd plus qu’un ancien maire : un homme qui savait servir, sans chercher à régner. Un homme de gauche dans ce qu’elle a de plus noble : le dévouement à l’intérêt général.
Gérard Lefranc, élu en 1977 dans l’héritage d’un père résistant, militant, et maire de Saclas (1945-1988), Serge Lefranc, n’a jamais confondu la ville avec une entreprise, ni les habitants avec des clients. Il fut, pendant dix-huit années, le garant d’un projet collectif où chaque citoyen, quel que soit son quartier ou son origine, comptait à part entière.
Son travail est là, partout autour de nous. Celui d’un maire membre du PCF, d’un conseil municipal d’union de la gauche, qui ne cherchaient pas à séduire mais à construire.
Il transforma profondément le visage de la ville. Parce que pour lui, un toit décent était un droit, non une faveur.
À ses yeux, l’enfance n’était pas une promesse abstraite : il pensait aux familles, à leur élévation par l’école, la culture et l’accès à la santé. Crèche familiale en 1978, cuisine centrale publique pour alimenter les écoles et Cinétampes en 1979, développement de la bibliothèque municipale en 1981, gratuité des transports publics, réaménagement et rénovation des écoles communales au fil des ses mandats.
On ne peut que regretter que, depuis, le dos ait été tourné aux investissements structurants, au profit de la bétonisation des cours d’école, de la rustine des préfabriqués, de la privatisation de ces outils qui nous ont été légués.
Sur le terrain du sport, aussi, il agissait avec une vision inclusive. Il fit construire le gymnase René-Jouanny, développa des équipements de proximité, et soutint le tissu associatif. Car pour lui, le sport était une école de la vie, pas le terrain d’une compétition politique entre élus ou associations.
En 1988, il fonda Étampes-Info, bulletin hebdomadaire distribué dans chaque foyer. Un geste simple, mais fondateur : celui d’un maire qui rend compte, chaque semaine, de son action, sans filtre ni frime. Une démocratie vivante, enracinée dans la parole partagée.
Gérard Lefranc fut un bâtisseur. Mais pas seulement de murs ou de structures. Il bâtit un lien, un souffle, une éthique. Son bilan n’est pas un inventaire comptable. C’est une cohérence, une fidélité aux valeurs.
Aujourd’hui, les façades ravalées, les ronds-points fleuris, les caméras de surveillance et les discours propagandistes ne suffisent pas à masquer une politique souvent coupée du quotidien, de l’essentiel, du peuple. Là où d’autres collectionnent les mandats et se servent du pouvoir comme d’un tremplin personnel, Gérard Lefranc, lui, servait.
Avec nos propres propositions, conformes aux besoins nouveaux des Étampois, adaptées aux défis inédits auxquels nous faisons face, nous serons fidèles à ces valeurs qui nous manquent tant aujourd’hui.
Toutes nos condoléances à sa famille, ses proches et aux Étampois sincèrement dans la peine.
