C’est toujours avec beaucoup de solennité que nous assistons à la cérémonie de commémoration de l’abolition de la traite et de l’esclavage.
Comme l’a très justement rappelé Georgia Trebor, présidente de l’association Lévé Ou, en citant Marcus Garvey « un peuple qui ne connaît pas son passé, ses origines et sa culture ressemble à un arbre sans racine ». Il y a donc un impérieux devoir à faire mieux connaître aux jeunes générations les horreurs de l’esclavage, mais aussi la diversité et la richesse des cultures qui ont précédé cette période sombre.
Parce que les héros ne manquent pas, sachons honorer ceux qui, comme les révolutionnaires de 1794, comme Victor Schoelcher en 1848, ont légiféré pour l’abolition. Mais sachons aussi, et surtout, rendre hommage à ceux qui, d’Oloudah Equiano à Solitude en passant par Toussaint Louverture, ont été réduits en esclavage et sont battus pour documenter les crimes commis, pour libérer les leurs, pour imposer l’abolition comme un impératif histoire, et pour que cette décision ne soit pas une vaine promesse temporaire. Aujourd’hui encore, c’est d’abord aux premiers et aux premières concernées qu’il faut donner la parole.