Ce 10 mai, nous commémorons les mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition. Cette journée, importante, instaurée en 2006, est l’occasion de rendre hommage à ces plus de 15 millions d’hommes, de femmes et d’enfants, extraits de leurs foyers, réduits en esclavage, exploités économiquement et torturés physiquement.


La France a pris sa part dans ce crime contre l’humanité, en édictant le Code Noir et en menant, depuis ses côtes atlantiques, plus de 3000 expéditions.
Merci a Georgia Trebord de l’association Levé Ou d’avoir rappelé les enjeux de cette journée de commémoration.
Pour reprendre les mots de Nelly Schmidt, “les premiers abolitionnistes, ce sont les esclaves eux-mêmes“. La multiplication des révoltes dès le XVIe siècle, dont un des points culminants fut atteint à Saint Domingue en pleine révolution française, ainsi que l’efficace travail de mise en lumière mené par d’anciens esclaves, a joué un rôle moteur dans l’abolition.
Honorons donc la mémoire de ceux qui, esclaves, anciens esclaves, révolutionnaires, républicains, ont lutté sans relâche jusqu’à obtenir l’abolition de 1794, puis celle de 1848.
Gardons en mémoire le nom de ces femmes, de ces hommes qui, d’Hariett Tubman à Oloudah Equiano, d’Héva à Solitude, de Figaro à Toussaint Louverture, de l’Abbé Grégoire à Victor Schoelcher, ont contribué à mettre un terme à ce crime contre l’humanité.
Souvenons nous, surtout, des arguments qui furent avancés par les partisans du maintien de la traite et de l’esclavage. Le racisme, mais aussi le cynisme économique, et la prétendue ruine qu’aurait dû entraîner l’abolition de l’esclavage, ont été moteurs dans son maintien pendant plusieurs siècles, et sa réintroduction sous Napoléon. Les mêmes, deux siècles plus tard, déploient les mêmes arguments, de peur et de soi-disant réalisme économique, pour faire obstacle à toute idée de progrès.
Face au racisme et à la cupidité des puissants, sachons opposer, toujours, l’éthique de conviction et la soif d’émancipation.